Le bac trône dans le salon, les vitres sont propres, le décor est en place, les poissons sont acclimatés et évoluent en parfaite forme, les coraux harmonieusement positionnés, tous les circuits et automatismes fonctionnent à merveille, tout baigne, on peut enfin s’installer dans le canapé et admirer le résultat. Le petit monde qu’on a rêvé est là, ce microcosme d’un seul coup nous transporte quelques milliers de kilomètres plus loin dans les eaux limpides d’un lagon du Pacifique avec, en arrière de la plage, le doux chant d’un ruisseau…
Mais non, ce petit bruit d’écoulement, tout à l’heure il n’y était pas, il semble prendre des décibels à chaque seconde. Bientôt on n’entend plus qu’une cascade d’eau infernale et, revenu à la réalité, on sent bien que cette cataracte va devenir le centre de conflits familiaux, et que le petit paradis… ben non, il n’est pas encore dans le salon.
Comme beaucoup d’aquariophiles, j’ai vécu cette
bruyante réalité. Sur mon installation l’eau s’évacue
par un coude PVC de diamètre 50 mm (je n’ai pas fait le choix d’une descente double), c’est plus que ce qu’il faut
pour un débit de 4000 l/h, et forcément de l’air est
aspiré dans un glouglou infernal.
Il fallait un système compact, à l’entrée de la tuyauterie, capable d’absorber beaucoup d’eau, facile à surveiller, démonter et à nettoyer… Plusieurs essais m’ont conduit à un montage jamais décrit auparavant, et ce depuis la mise en place en 2007. J’en détaille ici le principe. Pas vraiment compliqué, des bouts de tuyaux, un matériau insonore souple, un peu de colle et pas grand chose d’autre pour ajuster les formes. Le premier proto déjà bien abouti a pris une demi-heure de temps.
Le bricolage
La première étape consiste à séparer le passage de l’air et celui de l’eau. C’est le rôle de ce tuyau PVC placé au centre.
Son diamètre extérieur doit être choisi pour laisser passer toute l’eau entre le tube et le coude, sans la freiner. Trop petit, il serait inefficace et trop gros il aurait pour effet de faire monter encore plus la nappe d’eau au dessus du coude. Il s’agit de trouver le moment pour qu’il passe un tout petit peu d’air, histoire de conserver une marge de sécurité.
Ce choix est primordial mais pas de crainte, le bon diamètre n’est pas aussi difficile à obtenir qu’on pourrait le penser. Maintenu à la main, on trouve la bonne hauteur. Dans mon application c’est pratiquement au niveau du sommet du coude (pas comme dessiné). Les flux étant moins tourbillonnants, le bruit diminue déjà, mais pas suffisamment.
Le système est amovible et rapidement remis à sa position pour retrouver son fonctionnement initial.
Vidéos
Un schéma est difficile à croire, ces deux vidéos seront peut-être plus explicites… si l’on active le son :
Quelques réalisations
Ci joint le fichier 3D : Silencieux-v5.STL Il devra probablement être adapté aux conditions spécifiques de chaque installation (débit réel, pertes de charge…).
Solution finale
Le prototype initial est resté en place durant plus de dix ans, sans autre amélioration. Il n’a jamais généré de déréglage ou le besoin de revoir les dimensions. la dernière solution en 3D a suivi le même principe. L’expérience montre que ce sytème, comme un système Durso, pourrait retenir le film gras mais seulement si la grille en amont ne génère pas une petite différence de niveau.
A ma connaissance, ce montage n’a jamais été décrit à ce jour. Nul doute qu’il peut contribuer à la paix des ménages, pour que chez soi, on puisse enfin retrouver le silence d’un lagon du Pacifique.
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