Alimentation des poissons marins en aquarium

Alimentation des poissons marins en aquarium

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La maintenance des organismes marins impose de connaitre leurs besoins nutritionnels et les aliments permettant de les assurer. Le précédent article Alimentation des poissons marins en milieu naturel définit déjà quelques pistes. Il s’agit ici de répondre à ces besoins, avec les moyens à disposition, l’objectif étant d’assurer la croissance, la santé et le bien-être du poisson hébergé en aquarium. Ces principes de nutrition valent quels que soient les animaux captifs, en intégrant les particularités de l’espèce depuis le stade de larve pour les éleveurs, ou juvénile lors de l’acquisition d’un spécimen, jusqu’à celui d’adulte. Les préparations culinaires peuvent s’écarter des produits issus du milieu marin tant que les objectifs en apports nutritifs sont atteints. C’est ce que nous allons développer.

1. Nutrition des poissons

1.1. Modes de nutrition des poisons

Les poissons assimilent les éléments nutritifs par deux moyens :

  • Branchies : ces organes respiratoires jouent également un rôle dans l’absorption de nutriments dissous. L’eau pénètre par la bouche et traverse les branchies pourvues de membranes riches en vaisseaux sanguins dont la grande surface d’échange permet l’absorption de l’oxygène et de nutriments dissous dans l’eau.
  • Système digestif : constitué de l’estomac, l’intestin grêle et le gros intestin. L’intestin grêle est le lieu essentiel de l’absorption. La nourriture ingérée contient les nutriments : protéines, graisses, glucides, vitamines et minéraux, décomposés en fines particules par les enzymes digestives. Ces particules absorbées à travers la paroi intestinale sont transportées via la circulation sanguine et distribuées aux cellules du corps.

1.2. Nutrition des poissons en aquaculture

Dépenses d'énérgie
Figure 1 : Aquaculture en pleine mer.

L’aquariophile dispose de peu de données sur les exigences des poissons sauvages. Par contre, les impératifs économiques de l’aquaculture à des fins alimentaires humaines ont nécessité des recherches sur leurs besoins nutritionnels. Ces travaux constituent une formidable source d’informations pour tous, les objectifs étant cependant particuliers à ce secteur : nourrir les animaux au moindre coût, assurant une bonne croissance, en conservant une bonne santé du poisson et la qualité de la chair. L’industrie aquacole a dû également se pencher sur l’impact écologique de l’élevage intensif pour minimiser, via la nourriture, l’impact des rejets sur l’environnement.

L’aquaculture s’est concentrée sur quelques groupes de poissons les moins demandeurs en matières premières peu disponibles ou onéreuses. En occident elle privilégie les espèces carnivores (truite) et surtout marines (saumon, bar, daurade royale, turbot…) appréciées par le consommateur. Ainsi les recherches récentes constituent une base riche de données transposables à nos poissons marins d’aquarium sous quelques réserves.

L’aquaculture mesure son rendement par un indice de conversion alimentaire (IC = aliment distribué (kg) / gain de masse corporelle (kg). Un poisson d’élevage nécessitait de 2 à 4 kg de poissons pour obtenir 1 kg de poisson. Il a diminué pour avoisiner 1,5 voire 0,8 dans certains cas.
La forte demande en protéines des espèces carnivores avec, de plus, l’objectif d’une croissance rapide, n’a pu être résolue qu’avec l’emploi de farines de poissons produites à partir de petites espèces sauvages (sprat, anchois…). Ces farines concentrent des taux importants de protéines, de 50 % à plus de 70 %. Face à la forte pollution engendrée par les déjections et à l’apprauvrissement des ressources marines, d’autres voies ont vu le jour. Par exemple l’augmentation des lipides (voire des glucides digestibles) pour minimiser l’énergie puisée dans les protéines, l’emploi de farines d’animaux terrestres ou à base de larves d’insectes. Des choix qui imposent parfois la stabulation des poissons pour retrouver des qualités nutritives acceptables, compatibles avec leur commercialisation. Les poissons consommés (Bar, Daurades) contiennent entre 45 et 48% de protéines pour 12 à 22% de lipides.

1.3. Nutrition des poissons en aquarium

Dépenses d'énérgie
Figure 2 : MaastiK pâte autocollante à fixer sur un support.

Maintenir des poissons récifaux en bonne santé dans l’environnement artificiel d’un aquarium est aujourd’hui facilité par les progrès des méthodes et des moyens aquariophiles. Il est maintenant possible de conserver des espèces autrefois impensables.

Pourtant la nutrition est l’un des aspects les plus mal compris du récifaliste. Il fait une obsession des paramètres chimiques de l’eau. A l’affut de la moindre innovation technologique il investit dans du matériel à peine éprouvé, il dépense sans compter pour un corail remarquable à ses yeux, mais il ignore le besoin nutritionnel de ses compagnons. Il oublie qu’un poisson en bonne santé, bien nourri, est plus résistant aux stress et qu’il tolère mieux les dérives du milieu. L’aquariophile se contente, bien souvent, de suivre aveuglément les discours léchés des pubs commerciales de produits alimentaires. Heureusement, les fabricants ont beaucoup évolué avec une nourriture mieux équilibrée qu’autrefois ou au contraire plus ciblée. Mais les besoins réels sont-ils réellement assouvis, les formes adaptées et les quantités ajustées aux individus et aux espèces variées ?

Si les résultats très instructifs des recherches aquacoles permettent de mieux comprendre la nutrition en captivité, les orientations de cette industrie ne sont pas toutes recommandables pour notre hobby. En effet, les taux importants de protéines ci-dessus concernent des poissons actifs pour lesquels on souhaite une croissance rapide avec un minimum de nourriture. Cette situation est bien loin de nos spécimens essentiellement omnivores, parfois à connotation herbivores, ou plutôt alguivores puisque qu’il n’y a pas d’herbe en milieu marin. Les dépenses d’énergies dans leur espace clos y sont moindres, les animaux sont acquis au stade post juvénile voire adulte dont la croissance est quasi stabilisée, et la vitesse de croissance n’est pas un objectif.

2. Besoins énergétiques des poissons

Le rôle de chaque macronutriment, nutriment, oligoélément, vitamine a largement été abordé dans l’article Alimentation des poissons marins en milieu naturel. Ne seront développés ici que les aspects particuliers à la maintenance en captivité des poissons marin en aquarium de présentation.

Les éléments nutritionnels doivent-ils provenir seulement du milieu marin ? La question n’est plus à l’ordre du jour : tout ce qui répond aux besoins, nutritifs, quelle que soit son origine, marine ou terrestre, qui est accepté, peut répondre aux objectifs de développement, de santé et de bien-être du poisson. Une fois passé, souvent rapidement, le stade de l’acclimatation, le poisson accepte des végétaux terrestres (céréales, légumes, voire des épices) comportant acides aminés, minéraux et vitamines, appréciés et correctement assimilés. La difficulté pour l’aquariophile réside plus à proposer des aliments adaptés à sa morphologie et des nutriments de manière équilibrée. On le verra, un amateur qui réalise sa nourriture atteindra plus facilement cet objectif avec des produits issus de la mer.

2.1. Facteurs impactant les besoins énergétiques

L’alimentation doit permettre le fonctionnement de nombreux processus biologiques. L’énergie alors dépensée est liée à plusieurs facteurs tels que :

  • Métabolisme de base : il s’agit de l’énergie pour maintenir les fonctions vitales au repos (respiration, circulation sanguine, régulation de la température corporelle…).
  • Taille et poids corporel : les plus gros poissons dépensent plus d’énergie pour leur métabolisme de base et les activités quotidiennes.
  • Activité physique : les poissons de pleine eau, qui nagent constamment dépensent plus que ceux inféodés au récif.
  • Température de l’eau : les poissons sont des animaux à sang froid (ectothermes), dont la température corporelle est liée à leur environnement. Des températures plus élevées accélèrent le métabolisme et la dépense énergétique.
  • Disponibilité de la nourriture : moins disponible, le poisson doit se déplacer plus pour la trouver.
  • Croissance : la dépense énergétique en phase de croissance est proportionnellement 3 à 4 fois supérieure qu’au stade adulte.
  • Reproduction : c’est une activité énergivore qui impose parfois la construction de nids, la fécondation des œufs et la protection des alevins.
  • Stress : ils sont nombreux, environnementaux, relationnels inter ou intraspécifiques, luttes contre les parasites, maladies etc.

L’inventaire est long et le calcul du besoin énergétique rendu difficile dans un contexte qui évolue dans le milieu naturel.

Dépenses d'énérgie
Figure 3 : Devenir de l’énergie chez les poissons.

2.2. Besoin énergétique en aquaculture

Dans le cadre maitrisé d’une aquaculture le calcul des besoins énergétiques devient possible. La quantité d’énergie thermique libérée lors de la combustion des aliments dans le corps s’exprime en kilojoule (kJ) ou mégajoule (MJ). L’ancienne unité kilocalorie (kcal), parfois nommée calorie, reste très employée avec la relation 1 kJ = 4,184 kcal.

L’énergie brute fournie par les aliments (figure ci-contre) est évacuée en partie en déjections, le reste environ 75 % disponible sous forme d’énergie digestible. En aquaculture de poissons marins, l’énergie digestible des aliments se situe entre 16 et 22 MJ/kg. Environ 50 % de cette dernière est disponible sous forme d’énergie métabolisable utilisée pour les processus métaboliques et l’activité du poisson. Connaissant le besoin on peut déterminer la capacité énergétique permise par la composition de nourriture. C’est toutefois une démarche complexe qui nécessite l’accès à des données.

Indice de conversion
Figure 4 : Evolution de l’indice de conversion d’un élevage d’ombrine Sciaenops ocellatus.

Une autre approche consiste, pour une préparation connue, à alimenter quotidiennement selon un taux d’alimentation ou de nutrition (TA), ratio poids sec de nourriture / poids de poisson vif (ou biomasse), de déterminer celui qui fournit le meilleur indice de conversion alimentaire (IC) pour en déduire un profil de nourrissage idéal pour la production. Par exemple la figure 4 représente l’évolution du taux de nutrition selon la masse de l’ombrine Sciaenops ocellatus, une espèce carnivore, dans un élevage à la Martinique. Comme toujours le taux est beaucoup plus important en présence de juvéniles, puis se stabilise après quelques mois à une valeur variable de l’ordre de 1,5 à 3 % selon l’espèce, voire plus de 10 % selon les objectifs des fermes aquacoles.

2.3. Besoin énergétique en aquarium

Dans le contexte de l’aquarium d’ornement, à température tropicale, sans souci de productivité et en présence de poissons essentiellement omnivores ayant une activité très moyenne, selon l’estimation d’un aquariophile biologiste marin aquaculteur, nous pourrions viser un TA de 0.8 % à 1,0 % avec du granulé très protéiné. Cette valeur n’est pas exploitable en aquariophilie avec des recettes multi-ingrédients beaucoup plus humides (tableau 1). Nous pouvons par contre la traduire en taux de protéines Tprot, c’est à dire en poids de protéines par poids de poisson vif (Pvif) ou biomasse. Par exemple, un taux d’alimentation (TA) de 1,0 % avec des granulés à 45 % de protéines et 10 % d’humidité représente, Tprot = 0,01 x 0,45 x 0,90 = 0,4 %. Ce taux de protéines permet de déduire en calcul inverse la ration journalière de notre recette, qu’elle soit mono ou multi-ingrédients.

Tableau 1 : Taux de protéines des poissons en aquarium
Régime Nourriture Taux alimentation (nutrition) TA Taux protéine Tprot
Carnivore Granulé (45% protéines, 10 % eau) 1,2 % 0,54 % Pvif
Omnivore Granulé (45% protéines, 10 % eau) 1,0 % 0.4 % Pvif
Omnivore Préparation surgelée (20% protéines, 75% eau) 0,25 % 0,4% Pvif

Ce taux est un objectif. L’atteindre, nécessite de connaitre la valeur protéinique de la recette, c’est à dire celle de chaque ingrédient. Cet aspect, complexe en soi, est résolu avec le Calculateur Nourriture des poissons marins d’aquarium. Il permet de déterminer les valeurs nutritives (macronutriment : protéines, lipides, glucide puis fibres, ainsi que vitamines et minéraux) d’une composition d’ingrédients, ainsi que la ration journalière selon la biomasse à nourrir. Cette dernière étant évaluée avec le calculateur Poids des poissons marins d’aquarium.

Bien entendu il s’agit ici de la ration totalement capturée, destinée aux seuls poissons. Il y a toujours quelques pertes. L’aquariophile l’adaptera, si besoin, en fonction de ses objectifs de nutrition pour l’ensemble des habitants de l’aquarium, notamment les invertébrés (crustacés détritivores, omnivores opportunistes…).

3. Apports nutritifs en aquarium

La part des éléments nutritifs dissous dans l’eau de mer (ions, minéraux…) absorbée par les branchies est probablement insuffisante pour subvenir au besoin des poissons. La nourriture est donc un complément indispensable. Son équilibre à tous les niveaux : macronutriments, vitamines, minéraux, dépend des ingrédients utilisés. Le tableau 2 résume les rôles et les sources des apports relatifs aux principaux. Pour plus de détails vous pourriez consulter l’article Alimentation des poissons marins en milieu naturel.

3.1. Eléments nutritifs et leurs sources

Tableau 2 : Principes et sources de nutriments
Elément Principes Sources
Protéines
(AA)
Facilement digérées, les protéines sont la base de la nourriture des poissons, essentiellement calculée selon son taux protéinique. Le commerce propose des granulés à fort taux de protéines 40 à 50 %. Il en faut peu pour subvenir aux besoins des poissons en aquarium.

  • Limiter au nécessaire : chargées de 16 % d’azote, les protéines non assimilées (déchets) conduisent à la production d’ammoniaque et de nitrates.
  • Ajuster les nourritures DIY : exemptes d’additifs protéinés elles avoisineront plutôt 18 à 25 % de protéines. La ration sera plus importante, distribuée en plusieurs fois, dans la limite de la satiété du poisson et de la pollution.
  • Ajuster au régime : réduire l’apport pour les herbivores.
  • Un excès de protéines exacerbe l’agressivité du poisson.
Toutes formes d’alimentation naturelle : algues, poissons, gastéropodes (escargots), bivalves (moules, huîtres, coquilles Saint-Jacques), céphalopodes (calmars, seiches), crustacés (crevettes, crabes…), plancton (krill), faune benthique (vers)…
Eventuellement : farines de poissons très concentrées en protéines, microalgues (spiruline).
Lipides

L’aquaculture augmente le taux de lipides réduisant ainsi celui de protéines plus pollueuses. Les plus énergétiques sont les phospholipides.
En aquarium où l’activité est moindre, un excès génère vite des problèmes hépatiques et digestif. Le syndrome du poisson gras, trop nourri, avec une nourriture trop riche, est fréquent en aquarium.
Le
taux doit rester faible (tableau 3) sans jamais dépasser 10% chez les omnivores et herbivores.
Assurer un apport en acides gras polyinsaturés (AGPI) particulièrement important chez les poissons (oméga-3).

Phospholipides et AGPI ω3 : huiles de poisson (foie de morue) voire de céréales (soja), dans une moindre mesure : poissons gras et leurs farines, œufs de poissons.
Glucides  Sans grand intérêt chez les poissons, leur taux doit rester bas. Végétaux, carapace chitineuse des crustacés.
Minéraux L’absorption des minéraux dissous par les branchies est importante mais peut ne pas répondre totalement aux besoins, d’où l’intérêt d’une nourriture équilibrée à base d’algues et de produits marins.
Le poisson est en mesure de réguler son absorption, cependant des concentrations excessives de certains minéraux peuvent entraîner des perturbations osmotiques, des troubles métaboliques ou des dommages aux tissus. Un oligoélément en excès peut devenir toxique.
Minéraux en solution dans l’eau de mer.
Poissons maigres ou gras, crustacés (crevettes, crabes), mollusques (palourdes, moules, huîtres), zooplancton (krill)
Algues, phytoplancton, spiruline
Eventuellement des végétaux terrestres.
Vitamines

Vitamines A, B2, B3, B5, B6, B9, B12, D, E…
La vitamine C peu présente est bénéfique (antistress) à plus haute dose qu’en milieu naturel. Elle contribue à éviter nombre de problèmes dont les plus visibles : décoloration, cicatrisation, déformations osseuses, affaiblissement.
Vit. C et E nécessitent un appoint. La vitamine C ne présente pas de risque en surdosage.

Quasi toutes apportée par la nourriture.
Poissons gras riches en vitamine D. Nourritures marines ci-dessus, spiruline.
Solution polyvitaminée.
Fibres Selon le régime alimentaire les fibres régulent le transit.

  • Carnivores : néfaste au delà de 10 % du fait d’un tube digestif court, et faible flore intestinale limitant la dégradation.
  • Herbivores jusqu’à 15 %
Algues, microalgue (spiruline).
Potentiellement farines de poissons, de céréales.

3.2. Principes de nutrition en aquarium selon le régime alimentaire

Le régime alimentaire des poissons dépend de leurs habitudes, selon qu’ils se nourrissent essentiellement de chair, d’algues ou des deux. La fréquence de nourrissage est liée au type de proies, vivantes ou inertes, de leur disponibilité, de la qualité nutritionnelle des aliments. A ces éléments il faut rajouter la taille des aliments essentiellement liée à la bouche et l’âge du spécimen. Le tableau 3 résume quelques principes permettant de mieux cibler la nourriture à proposer.

Tableau 3 : Régimes alimentaires des poissons tropicaux en aquarium
Régime alim. Carnivore Herbivore Limivore Omnivore Planctonivores
Estomac – Intestin Gros – Court Petit – Long Petit – Long Moyen Moyen
Fréquence 1 à 2 / jour Continu Continu 1 à 3 / jour 2 à 5 / jour
Type Poissons, crustacés Algues, animalcules Matières organiques, animalcules Proies et végétaux Planctons, particules fines
Protéines 40 – 55 % 25 -30 % 25 – 40 % 30 – 40 % 35 – 50 %
Taux prot. 0,54 % 0,36 % 0,45 % 0,45 % 0,50 %
Lipides 5 – 15 % 0,2 – 5 % 5 – 20 % 1- 8 % 5 – 15 %
Glucides 5 – 10 % 2 – 10 % 2 – 10 % 2 – 10 % 2 – 10 %
Fibres 1 -5 % 5-15 % 0 – 5 % 3 – 8 % < 5 %
Cendres < 10%
Vitamines A, B1, B2, B3, B4, B5, B6, B9, B12, C, D, E, K1
Minéraux  Ca, Cu, Fe, I, Mg, Mn, P, K, Zn, Se
Valeurs moyennes.

4. Aliments pour aquarium

4.1. Caractéristiques demandées aux aliments en aquarium

On peut résumer l’objectif de la nourriture en aquarium amateur  :

  • Répondre au besoin des espèces :
    • Régimes alimentaires des espèces hébergées (omnivores, herbivores…). Eviter les aliments contenant des charges inutiles sources de pollution de l’eau.
    • Morphologie : selon la position de sa bouche il gobe, déchiquette, picore dans les anfracttuosités avec un rostre…
    • Température : elle est sans effet dans la plage restreinte autorisée par la maintenance des poissons tropicaux. Elle peut être un facteur en présence d’espèces d’eaux froides (Méditerranée, Atlantique).
  • Répondre au besoin des individus :
    • Taille : aliments adaptés à la taille des poissons marins, leur bouche et leur biomasse.
    • Âge : les juvéniles nécessitent une alimentation plus fréquente, des particules plus petites et des apports protéiniques, vitaminiques et minéraux plus important que les adultes.
    • Acclimatation : un nouvel arrivant encore stressé risque de jeuner et accroitre son affaiblissement. Il faut faire preuve d’imagination et parfois adopter temporairement des aliments peu équlibrés destinés à enclencher le réflexe de manger (huitre, algue maintenue sur un caillou…).
    • Reproducteurs : ils nécéssitent des attentions spécifiques.
  • Protéines et suppléments : les nourritures hyper protéinées ne sont pas indispensables et peuvent être remplacées par d’autres qui le sont moins. Le tableau 3 définit les lignes directrices. L’énergie étant essentiellement issue des protéines et en moindre mesure des lipides, ce sont les premières cibles. La recette peut nécessiter des suppléments nutritionnels tels que des vitamines, des minéraux et des acides gras essentiels. Le calculateur Nourriture des poissons marins en aquarium permet de vérifier la valeur nutritive nécessaire à la biomasse des poissons issue du Calculateur Poids des poissons marins d’aquarium
  • Acceptés facilement : l’appétence dépend de plusieurs facteurs : gout, forme, taille des particules, texture…
  • Flottabilité : permettant l’alimentation selon les espèces, en surface (rarement) dans la colonne d’eau ou sur le fond.
  • Non polluant : un aliment n’est jamais polluant. Il peut être inadapté ou mal distribué, la pollution est alors le fait de l’aquariophile.
  • Aliments sains :
    • Secs : l’aliment ne devrait présenter aucune trace de moisissure et stocké moins de trois mois.
    • Surgelés : le respect de la chaine du froid est essentiel, bien que difficile à vérifier par l’aquariophile. L’introduction de bactéries pathogène peut conduire à la naissance de maladies pour tous les organismes de l’aquarium, poissons et coraux inclus.
    • Les fruits de mer devraient être cuits ou congelés pour éliminer les parasites potentiels.
  • Conditionnements : étanches, permettant une distribution aisée (ouverture facile, dosages…).

4.2. Principes de nourrissage

  • Variété alimentaire, ou pas : aucun aliment ne remplissant toutes les cases, ont peut varier les aliments pour assurer l’équilibre nutritif ou d’autres exigences. Ceci dit, il est préférable de s’en tenir à un seul aliment bien équilibré et adapté (c’est le choix de l’aquaculture) que de varier avec des produits nutritionnellement déficients tels que des artémias peu nutritifs parfois vidés de leur contenu.
  • Ration : le poids distribué varie dans un rapport 1 à 10 selon que l’aliment est sec ou frais. Le calculateur de nourriture permet d’en tenir compte. Elle devrait se limiter à ce qui est consommé dans les premières minutes, les détritivores se chargeant du reste.
  • Fréquence : les aliments très protéinés peuvent répondent rapidement aux besoins nutritionnels, même en faible quantité distribuée en une seule fois. Ce principe répond au besoin des carnivores dont certains peuvent passer des distributions. Les herbivores sauvages, quant à eux, doivent paître toute la journée pour subvenir à leurs besoins, leurs déchets sont constants, dilués dans la masse océanique, plus régulièrement traités que dans un aquarium. Il est donc fortement conseillé de répartir avec de petites quantités, sur 2 à 4 distributions par jour, voire plus en présence de planctonivores. C’est aussi la garantie d’une moindre pollution.
    Les aliments secs, peu lubrifiés en l’absence d’adjuvants spécifiques, imposent une distribution plus répartie que d’autres humides.
  • Taille des aliments : pour la raison qui précède, on peut s’orienter vers des granulés de petite taille que même nos plus gros poissons acceptent en général.
  • Mode de distribution : La forme de la présentation dépend du
    mode d’alimentation des poissons essentiellement lié à la taille et la forme de la bouche (bouche en avant, ventrale, rostre…), de la vitesse de préhension : certains prenant le temps de cibler la proie, du milieu : la proie flottant en pleine en pleine eau ou posée sur le substrat. Les aliments peuvent nécessiter une découpe appropriée, parfois dispersés ou liés par un gélifiant.
  • Accessoires : adapter les modes de distribution aux habitudes des spécimens. Cela peut passer par des lests, des grilles pour faciliter la mise à disposition, l’accessibilité et la capture par les poissons, comme par exemple Nourrir Chelmon rostratus.
  • Comportement alimentaire : la hiérarchie inter et intraspécifique peut limiter l’accès de certains spécimens à la nourriture. La distribution est le bon moment pour observer leur comportement alimentaire, qu’ils soient timides ou agressifs.

Et quelques réflexes :

  • Péremption : acquérir des petites quantités permettant de respecter la date de péremption
  • Intégrité (cohésion et graisses) des granulés : Alain Duday suggère d’introduire une languette de papier dans le récipient pour vérifier que les matières grasses ne diffusent pas, et qu’il n’y a pas désagrégation, signe que le granulé n’a pas une qualité nutritive homogène.
    La présence de granulés partiels dénote une inadéquation entre farines et taille du granulé, des granulés étant volontairement « brisés » pour obtenir la taille souhaitée.
  • Stockage des nourritures sèches : dans un endroit frais et sec pour éviter qu’elles se détériorent. Conserver les récipients fermés pour éviter l’oxydation des graisses.
  • Choix des marques et aliments
    • Le circuit de distribution doit respecter la chaine du froid pour le surgelé (commercial ou préparé soi-même).
    • Certains fabricants intègrent l’appétence, la texture (la palatibilité) pour les poissons plus difficiles.
    • S’orienter vers les marques qui conçoivent pour les poissons marins.
    • Les aliments de haute qualité sont généralement plus digestibles, ce qui minimise les déchets non consommés.

4.3. Produits commerciaux

4.3.1. Nourritures du commerce

Le commerce aquariophile propose aujourd’hui un choix important de nourritures en flocons, sachets ou sous d’autres formes (surgelés, gels…). Ce n’est pas l’objet de les passer tous en revue. Personnellement je privilégie les marques qui annoncent la composition du produit et leurs valeurs nutritives. On peut regretter l’absence de directives sur les quantités chiffrées à distribuer.

Les fiches techniques dévoilent globalement un bon équilibre des macronutriments PLG. Toutefois ces compositions issues de l’aquaculture sont fortement protéinées et répondent plutôt aux régimes carnivores. Ces taux sont bien souvent obtenus avec des farines concentrées. Les lipides y sont parfois importants, plus que besoin compte tenu de la faible activité des poissons en aquarium tropical. De toute évidence, il en faut très peu pour subvenir aux besoins des poissons, plus encore aux omnivores et herbivores. Gare à ceux qui ne dosent pas leurs apports en fonction des recommandations… que le fabricant ne fournit malheureusement pas.

Figure 5 : Granulés commerciaux

4.3.2. Additifs du commerce

Le commerce aquariophile propose aujourd’hui des additifs visant à améliorer les caractéristiques de la nourriture parmi lesquels :

  • Nourritures pour juvéniles
  • Caroténoïdes : β-carotènes, astaxanthine pour renforcer la couleur et l’immunité des poissons.
  • Superoxyde dismutase : il s’agit de protéines riches en métaux (ex. Cu, Zn, Mn, Fe, Ni), des enzymes aux effets antioxydants et anti-inflammatoires renforçant la protection contre les stress oxydatifs.
  • Vitamines, minéraux, acides aminés : ces complexes multivitaminés associés parfois à des minéraux, AA, prébiotiques, probiotiques… en complément aux apports algaux renforcent le système immunitaire, la santé et la résistance des poissons.
  • Allicine : un principe actif de l’ail, antibactérien, antiseptique, vermifuge, antifongique, améliore la résistance aux maladies et l’appétibilité de la nourriture.
  • Liants, gélifiants, floculants : végétaux (agar-agar, amidons…), minéraux (bentonite, montmorillonite), synthétique (polyacrylate de sodium) permettent d’obtenir des gels agglomérant les aliments. Citons aussi les produits floculants parfois nommés "neige marine" (Tropic marin Pro Coral Reef snow) qui agglomèrent des particules de nourriture. Sans valeur nutritionnelle propre, ils modifient la forme de la nourriture et réduisent sa dispersion et les pertes.
  • Bactéries : les bactéries lactiques convertissent les carbohydrates complexes, peu-digestes, favorisent l’équilibre du microbiote, la maturité intestinale, et l’efficacité digestive.
Figure 6 : Additifs commerciaux
Aquaforest AF Protéin Power adapté aux poissons juvéniles
DKI β-carotènes : caroténoïdes à ajouter à la nourriture pour renforcer les couleurs.
Easy reefs dKI Superoxide dismutase contre les stress oxydants.
Fauna Marin essence d’ail

5. Préparation de recettes personnelles

La nécessité de préparer soi-même sa nourriture peut se justifier par la recherche d’un équilibre nutritionnel plus adapté, le besoin de contrôler la qualité des ingrédients, rechercher une forme particulière de nourriture, le doute pesant sur certains circuits de distribution, l’absence d’informations… Pour ce, l’aquariophile doit bien comprendre la relation entre les composants d’aliments à disposition et leurs intérêts.

5.1. Choix des ingrédients, leurs apports

Le tableau 4 liste les principaux ingrédients utilisés et leurs apports nutritionnels. Il est préférable d’utiliser des produits frais et si possible bio.

Tableau 4 : Caractéristiques de quelques ingrédients
Aliment Propriétés, sources Intérêts, apports
Poissons Selon l’objectif de nutrition on peut privilégier les chairs de poissons maigres ou gras, chacun ayant des avantages :

  • Poissons maigres : morue, merlu, merlan, raie, sole, limande, églefin, colin, cabillaud, julienne etc.
  • Poissons mi-gras : rouget, bar, truite, daurade, turbot etc.
  • Poissons gras : saumon, hareng, sardine, maquereau, anguille etc.

Le calcul des apports nutritifs des composants de la nourriture permet de privilégier l’un, l’autre ou les deux.

Protéines de haute qualité, lipides tels que les acides gras oméga-3 et oméga-6, minéraux (Ca, P, Mg) et des oligo-éléments (Zn, Cu, Fe, Mn…) . Vitamines notamment A, D, E et K et du groupe B.
Poissons maigres

  • Source de protéines de haute qualité.
  • Faible teneur en matières grasses.
  • Minéraux essentiels (P, K, Se).
  • Poissons gras :

  • Plus riches en acides gras oméga-3.
  • Plus riches vitamines liposolubles (A et D).
  • Plus d’énergie (due aux lipides) à portion égale.
Farines de poisson

Incontournables dans les préparations très protéinées. Leurs performances sont celles des chairs de poissons, équilibrées et concentrées.
Disponibles dans le commerce piscicole professionnel. Eviter les farines de composants inconnus, destinées aux appâts de pêche.

Très riches en protéines, avec les AA essentiels, acides gras dont oméga-3, vitamines (B12…) et minéraux essentiels.
Apporte appétibilité, digestibilité
Huiles de poisson Issues de poissons gras (huile de foie de morue), proposées dans le commerce alimentaire. Riches en AG notamment AGPI oméga-3
Céphalopodes Calmars, seiches, poulpes cuits ou surgelés mais non crus pour éliminer bactéries et parasites. Riches en protéines et AA essentiels. AG oméga-3 (moins que les poisons gras). Minéraux Fe, Zn, Cu
Crustacés

Les crevettes ont un
profil nutritionnel intéressant. Facilement disponibles utiliser les formes cuites ou surgelées exemptes de parasites.
Elles sont appétentes. La chair est très digeste. La chitine fibreuse de la carapace contribue au renforcement de l’exosquelette mais elle est difficile à digérer par les plus petites espèces.

Protéines, acides gras essentiels oméga-3 oméga-6, minéraux P, Zn, Cu, Se et vitamines (B12…).
Micro-crustacés Le zooplancton (krill, calanus, mysis, copépodes…) est une alternative intéressante, proposés vivant ou surgelé. Il est souvent utilisé pour améliorer la couleur des poissons et maintenir leur santé. Protéines, lipides, acides gras oméga-3, caroténoïdes (astaxanthine).
Gastéropodes Escargots (turbo), bivalves (palourdes, moules, huîtres, Saint-Jacques) apportent un certain nombre d’éléments mais moins que d’autres nourritures (crustacés, céphalopodes) ne présentant pas le risque de bioaccumulation de métaux lourds.

Protéines, lipides, minéraux Ca

Algues Nori, wakamé, dulse…
Les algues : contribuent à la santé générale, la croissance et le développement ; renforcent le système immunitaire (maladies, infections) ; favorisent la digestion et le transit intestinal ; renforcent la coloration (rouge) ; réduisent le stress en tant que nourriture naturelle.
Nutriments essentiels : protéines, acides gras essentiels (oméga-3), vitamines (C, K, B), minéraux (Ca, Fe, Mg), polysaccharides et antioxydants, fibres. Pigments naturels (chlorophylle, caroténoïdes phycobiliprotéines).
Microalgues Spiruline : micro algue d’eau douce en poudre pour la pigmentation, avec antioxydants pour le système immunitaire, stimule la croissance. Protéines de haute qualité, acides aminés essentiels nécessaires, acides gras essentiels oméga-3, nombreuses vitamines (A, K…) et minéraux (Fe, Ca, Mg) et pigments naturels
Légumes

Epinards : antioxydant (antistress oxydatif), renforce la pigmentation (rouge).
Les végétaux terrestres présentent peu d’intérêts comparativement aux algues.

Vitamines (A, K) et minéraux (Fe, Ca…).
Caroténoïdes (bèta carotène, canthaxantine, astaxanthine)
Ail, allicine

Antioxydant, antibactérien, purgatif, antiparasite (vers intestinaux). Renforce le système immunitaire. Il apporte de l’appétence à la nourriture.
Cet élément d’origine non marine s’avère incontournable.

Composés soufrés (allicine, ajoènes, allylsulfides…) antioxydants. L’allicine possède des propriétés antibactériennes, antivirales et antifongiques.
Ail du marché dosé à environ 3 à 8 % des matières sèches.
Produit aquariophile concentré d’allicine.
Solutions vitaminées Solution multivitaminée aquariophile.
Elles ne devraient être apportées que si nécessaire, pour compléter les apports assurés par les aliments, notamment les algues.
Vitamines A, B2, B3, B5, B6, B9, B12, D, E… sont apportée par la nourriture. Plus particulièrement les poissons gras pour la vitamine D.
La vitamine
C peu présente est bénéfique (antistress) à plus haute dose qu’en milieu naturel. Vit. C et E nécessitent un appoint.
Limiter les vitamines liposolubles A, D, E, K pouvant s’accumuler dans l’organisme jusqu’à des taux toxiques.
Paprika Intensifie les couleurs (rouges, oranges ou jaunes), appétant, vitaminé. Pigments caroténoïdes (capsanthéine) et béta-carotène. Vitamines (A, E), antioxydants.
Gélifiant L’agar-agar puissant gélifiant polysaccharide extrait d’algues rouges, rend la nourriture moins dispersable. Agar-agar en poudre (sachet 2 g). Pas d’apport nutritif.
Adjuvants Caroténoïdes (carotène, canthaxantine, astaxanthine) confèrent la couleur rouge. L’astaxanthine, est un puissant antioxydant (antistress oxydatif).

5.2. Peu de protéines en recette maison

Indice de conversion
Figure 7 : Calculateur de nourriture.

La principale difficulté d’une nourriture faite maison est d’atteindre un niveau de protéine suffisant. En effet, le taux protéique des aliments issus de la mer est faible, même pour les plus concentrés, d’autant plus qu’une partie de l’énergie brute fournie par les protéines est perdue dans les fèces, les excrétions branchiales et urinaires, non métabolisée par le poisson.

L’aquaculture utilise des farines de poisson (anchois) et d’autres formes concentrées (graines d’oléagineux : soja, colza, tournesol ; céréales : maïs, blé) et bientôt des farines d’insectes. De tels produits ne sont pas distribués par le commerce aquariophile. On pourra compenser par une quantité de nourriture plus importante, en évitant toutefois les problèmes digestifs ou de comportement et la pollution de l’eau.

5.3. Calculer l’équilibre nutritionnel

Le Calculateur Nourriture des poissons marins d’aquarium (figure 7) est l’outil idéal pour concevoir sa propre recette maison parmi une liste d’ingrédients. Il exploite les caractéristiques de chaque élément (taux d’humidité, valeurs énergétiques…) pour déterminer les caractéristiques finales de la recette. De plus il calcule le poids de la ration quotidienne selon l’objectif de nutrition.

Dans l’impossibilité de satisfaire toutes ses recommandations le calculateur permet de situer le niveau des carences et des excès et de répondre à un compromis.

5.4. Peser

Un poids est toujours difficile à apprécier et très différent selon le type de nourriture (figure 8). Peser au moins une fois, ne serait-ce que pour évaluer le volume de la ration nécessaire sans risque d’une envolée des nitrates et phosphates. Dans le cas d’un dosage automatique, utiliser un distributeur fiable, régulier dans le temps et l’étalonner.

5.5. Modes de préparation des ingrédients

Indice de conversion
Figure 8 : Poids différents pour une même valeur protéique.
  • Agar-agar : diluer la poudre dans l’eau osmosée tempérée, légèrement préchauffée, à raison de 4 à 6 g/l. Remuer fortement jusqu’à dilution complète. Introduire progressivement la dilution au cours de la préparation en remuant rapidement, elle gélifiera en refroidissant.
  • Crustacés, crevettes : le squelette des crustacés en chitine est source de fibres. Il est cependant très difficile à broyer au risque de dénaturer la chair, les morceaux non broyés se dispersent et sédimentent, aussi il est préférable de les décortiquer.
  • Eau : elle est nécessaire au broyage de certains aliments et doit être juste adaptée pour pouvoir verser la recette dans les sacs de congélation.
  • Légumes frais : cuire les légumes (épinards, courgettes, pois, carottes) jusqu’à ce qu’ils soient tendres pour faciliter la digestion des poissons.
  • Huitres : une huitre fine classe 3 de moyenne 75 g contient environ 9 grammes de chair.
  • Vitamines : elles s’oxydent rapidement à la chaleur et en présence de lumière ainsi qu’au moment où elles sont remises en solution dans l’eau. Il convient de les incorporer en dernier lieu et de préférence imprégnées dans un support, par exemple un peu de granulés secs.
  • Produits surgelés : ils seront certes décongelés, puis recongelés, ce qui n’est pas recommandé pour raisons sanitaires liées au risque d’infection bactérienne. Toutefois, la pratique montre que, s’agissant de produits congelés sur le bateau juste après la pêche, cela ne pose pas de problème pour nos poissons et invertébrés. Il faudra limiter le réchauffement lors du malaxage et recongeler sans délai.

5.6. Recette pour poissons marins omnivores

5.6.1. Ingrédients

Recette 1,5 kg destinée à 200 grammes de poissons sur 2 à 3 mois.

  • 250 g de filets de poisson gras (saumon),
  • 250 g de filets de poisson maigre (cabillaud)
  • 100 g de calamars surgelés
  • 100 g de moules surgelées
  • 100 g de crevettes surgelées décortiquées
  • 50 g de nori
  • 60 g de gousses d’ail.
  • 15 g de spiruline en poudre
  • 20 ml Multivitamines ( JBL Atvitol ) imprégnées dans un peu de nourriture granulée sèche.
  • 1 cuillerée à café (4 g) d’agar agar en poudre
  • 600 ml d’eau osmosée.
  • 5 sacs congélation 18 x 20 cm à fermeture zip ou sachets ou bacs à glaçons.

5.6.2 Préparation

En général, ils apprécient !
  1. Diluer l’agar-agar en poudre dans l’eau osmosée tempérée, légèrement préchauffée. Remuer fortement jusqu’à dilution.
  2. Hacher les ingrédients au niveau de finesse adapté à la population de poissons, en commençant par les plus rigides : nori, ail, fruits de mer, poissons, puis spiruline.
  3. Ajouter l’eau + agar-agar, progressivement, à la quantité nécessaire pour faciliter le mixage.
  4. Ajouter les vitamines préalablement imprégnées dans un peu de nourriture granulée sèche.
  5. Homogénéiser l’ensemble, compléter avec le restant de l’eau pour
    obtenir une purée fluide, homogène.
  6. Répartir dans le conditionnement prévu (sachet, bac…). S’il s’agit de plaques, elles seront fines, environ 5 mm, pour une découpe aisée.
  7. Empiler les conditionnements, éventuellement à plat dans un récitent plastique.
  8. Congeler au plus vite.
  9. Découper la ration congelée du jour.
  10. Distribuer selon le besoin : congelé ou décongelé,
    en morceaux plus ou moins fins, fixés ou en pleine eau.

5.7. Recette pour planctonophages, poissons et invertébrés marins

Une préparation destinée aux poissons planctonophages pourrait être constituée d’ingrédients pouvant être broyés très fins, en évitant les bivalves potentiellement chargés de métaux lourds. La charge protéinique est obtenue avec poisson gras et spiruline. Cette préparation, suffisamment fine pourrait satisfaire aussi les invertébrés essentiellement zooplanctonophages tels que les coraux scléractiniaires (SPS et LPS) ainsi que des organismes hétérotrophes.

5.7.1. Ingrédients

  • 100 g de crevettes fraîches décortiquées, avec leurs œufs.
  • 100 g de sardines en boite, égouttées.
  • 70 g de spiruline en poudre.
  • 10 g de multivitamines aquariophile.
  • 250 ml d’eau osmosée.

5.7.2. Préparation et administration

  • Broyer très finement en présence d’eau
    osmosée jusqu’à obtenir un lait épais.
  • Remplir les contenants, par exemple des sacs à glaçon avec un entonnoir.
  • Congeler.
  • Introduire des acides aminés 2 h avant le nourrissage d’invertébrés
  • Arrêter la pompe de circulation
  • Décongeler dans un récipient
  • Disperser dans l’eau pour les poissons, ou à proximité des invertébrés sessiles (coraux), si besoin
    avec une seringue, voire sous cloche.

 

Cet article peut ne rien changer au nourrissage habituel, peut-être permettra-t-il simplement de mieux le comprendre. C’est le but.

 

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